Bercée par le vent d’Autan
J’imagine les champs ocre sous le soleil blanc
Ces chemins creux, ces plaines
Où blés et tournesols s’épanouissent
Pour offrir à ma vue le spectacle de leur simple beauté…
Bercé par le vent d’Autan
Qui n’a pas mangé des grains de blé en guise de gomme à
mâcher,
Et éprouvé le plaisir de l’enfance apaisée de ses doutes et
de ses chagrins…
Je peux sentir la joie de vivre ces instants dans la moindre
rivière, le moindre ruisseau,
Je peux en croire la roue du temps,
Bloquée sur beau fixe chaque dimanche,
Sur la berge laissée aux bons soins de la nature,
Dans une folie douce de lumières et d’ombres
Jouant avec les habitants des lieux,
Avec la certitude d’être plus près des cieux
Que quiconque cherchant ailleurs ce qui pourrait être mieux…
Bercée par le vent d’Autan
J’imagine des chevaux, crinières aux vents,
Avec pour compagnon le soleil couchant,
Leur murmurant de hâter le pas,
Le feu de camp n’est pas loin…
L’homme y goûte le repos du juste
Lui qui sait avoir hérité des anciens
Cette terre pour la respecter et la chérir,
Mariage d’abondances et de fécondité,
Fruits du travail accompli
Et des désirs assouvis.
Bercée par le vent d’Autan
Cette terre est la mienne,
C’est le noble héritage de mes ancêtres.
Je ne peux en détacher mon regard
Le pas lourd, mon cœur m’y ramène à chaque fois,
Vérité apaisante d’une alchimie naturelle,
Elle s’impose aux gens et aux lieux,
Et de temps en temps me laisse sur ma faim
D’avoir trop voulu la comprendre et la mériter.
Que dire de plus, sinon qu’elle désespère à chaque fois
Ceux qui la voient pour la dernière fois.
Bercée par le vent d’Autan
J’imagine les champs ocre sous le soleil blanc
Ces chemins creux, ces plaines
Où blés et tournesols s’épanouissent
Pour offrir à ma vue le spectacle de leur fatale beauté…
(1993 et 2001)
Rocked by the southern wind
I
imagine ochre fields under white sun
These
hollow roads, these plains
Where
wheat and sunflowers bloom
Offering
to my view their show of simple beauty…
Rocked
by the southern wind,
Who
never ate grains of wheat as a gum,
And
felt this pleasure of childhood calming its doubts and its sorrows…
I
can feel the joy of living these moments in the slightest river, the
slightest brook,
I can
rely on the wheel of time,
Stopped on
« beautiful weather » every Sunday,
On the
shore left in care to Mother Nature,
In a sheer madness of lights
and shadows,
Playing with the inhabitants of places,
With the
certainty to be closer to heaven
Than
anyone wandering the world for so called better things…
Rocked by the southern wind
I
imagine horses, wild manes in the stream,
With
the setting sun for company,
Murmuring
all to hasten the step,
To the campfire not so far…
Men
enjoy the rest of the fiery ones,
They're
known to have inherited from the Ancients
This
land to respect and love,
Marriage
of abundance and fertility,
Fruit
of accomplished work
And
quenched desire.
Rocked
by the southern wind
This
land is mine,
That's the noble
inheritance of my ancestors, and mine after them.
I
cannot remove my eyes from Her,
With each
step away, my heavy heart turns back every time,
Soothing
truth of a natural alchemy,
She
imposes upon people and upon places,
And,
from time to time, feeds me with hunger
To
understand and deserve Her more and more.
What
can I say, except that She despairs every time
Those who
see Her for the last time.
Rocked by the southern wind
I
imagine ochre fields under white sun
These
hollow roads, these plains
Where
wheat and sunflowers fade
Offering
to my view the show of their fatal beauty…
1 commentaire:
Wow..Fantastic imagery painting a great word picture
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